Caritas et Droits quotidiens se soucient des sinistrés

En 2021, la Wallonie (et dans une moindre mesure la Flandre et Bruxelles) a connu des inondations. De nombreuses personnes ont subi des dégâts considérables. Trois ans et demi plus tard, certaines d’entre elles galèrent toujours avec leurs dossiers. Caritas Secours et Droits quotidiens offrent leur aide aux sinistrés.

Du 14 au 16 juillet 2021, de nombreux Wallons ont été touchés par des inondations de grande ampleur. Plus de 65.600 dossiers ont été ouverts en Wallonie (pour un peu moins de 7.000 en Flandre et quelque 1.300 à Bruxelles) auprès des assureurs et le montant des sinistres a atteint près de 2,5 milliards d’euros pour l’ensemble de la Belgique, dont 2,3 milliards d’euros pour le sud du pays. Un certain nombre de particuliers non couverts par des assurances habitation ont été finalement pu être aidés grâce au Fonds des calamités. Si Assuralia, l’union professionnelle des entreprises d’assurances, annonçait début 2023 que 85% des dossiers avaient été totalement indemnisés et 12% des dossiers clôturés avec une indemnisation des dégâts à hauteur de 80%, 3% restaient encore ouverts à cette date.

À côté des mécanismes assurantiels et des mesures publiques prises pour aider les sinistrés qui ont cessé leurs effets, des associations se sont mobilisées pour lever des fonds et les distribuer aux personnes dans la nécessité. Ce fut le cas de Caritas Secours francophone qui a distribué des aides matérielles aux personnes en direct, mais aussi des poêles à pellets, des pots de peinture et des kits peinture. L’association a aussi soutenu des projets de terrain. Grâce aux dons reçus et collectés à l’échelle de la Belgique et entre autres du côté de Caritas Vlaanderen, l’ONG a également souhaité mettre en place une aide plus structurée visant à permettre aux personnes en difficulté d’être davantage informées de leurs droits souvent méconnus.

«Pour mettre en place ce volet d’aide juridique, explique Estelle De Ceuleneer, qui gère les programmes d’assistance pour Caritas Vlaanderen, nous avons fait appel aux bénévoles de l’association Côté Solidarité qui viennent en aide aux sinistrés depuis 2021. Lors de leurs contacts avec la population, ces bénévoles, eux-mêmes d’anciens sinistrés, peuvent repérer des situations qui restent difficiles ou qui n’ont pas trouvé de solutions depuis tout ce temps. Se rendant sur place, ils peuvent apprécier les difficultés au plus proche de la réalité. Pour assurer le volet d’aide juridique, nous avons fait appel à Droits quotidiens. Enfin, deux travailleurs sociaux encadrent également cette relation d’aide, en soutenant les personnes dans les démarches à entreprendre, car elles sont souvent effondrées et ont du mal à se relever.»

Une aide sociale globale

Le principe est d’offrir une prise en charge holistique, sur la base des observations des bénévoles et l’aide des travailleurs sociaux de l’asbl Côté Solidarité. Lorsque des problèmes juridiques sont identifiés, les dossiers sont renvoyés vers Droits quotidiens, qui cherche avant tout à trouver des solutions amiables. Comme l’explicite Marie Liffrieg, juriste chez DQ Legal Info, «sur la cinquantaine de dossiers pris ainsi en charge, une quinzaine concernent des sujets juridiques très divers que nous avons à cœur de démêler». Il s’agit entre autres de contentieux avec des entrepreneurs qui n’ont pas effectué les travaux commandés ou en lien avec une couverture en assurance incendie non renouvelée à temps ou qui n’a permis qu’une réparation partielle, à cause d’une couverture insuffisante reprochée au courtier. «L’aide de DQ a aussi concerné une personne en procédure d’expulsion de son logement temporaire, celle-ci ayant utilisé l’argent de l’assurance pour payer les loyers, mais aussi de contentieux à propos de dettes d’énergie qui sont venues se surajouter aux problèmes d’inondations ou encore des démarches à entreprendre pour obtenir une contribution alimentaire auprès d’un des parents.» DQ s’est adjoint l’aide d’un avocat dans les cas où une action judiciaire s’avère nécessaire, mais l’option de la médiation amiable est en tout cas privilégiée.

Cette aide, qui est prévue jusqu’à juin 2024, pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Elle permet d’aider des personnes qui ont déjà traversé bien des épreuves et qui sont en décompensation par la suite. L’idée est de pouvoir aussi diffuser des conseils à partir des situations rencontrées. Contact peut être pris avec l’asbl Côté Solidarité (au 04/295.59.59 ou sur internet: https://cotesolidarite.be).

Nathalie Cobbaut